Peuple Sauvage IV

En faisant cohabiter des animaux avec des enfants, des adolescents et de jeunes adultes et en détournant les codes du maquillage ou de tout objet qui catégorise habituellement le genre, Edi Dubien célèbre une nature débarrassée de toutes les formes de discours de domination et de discrimination. Les feuillages deviennent tatouages, ornements et parures et les personnages, humains comme non-humains, s’entremêlent jusqu’à échanger leur souffle car, au-delà d’un processus individuel de la construction de soi, son travail affirme avant tout qu’une solidarité entre les espèces est possible et même indispensable. Avec l’exposition Sans mémoire, Edi Dubien convoque de nombreuses formes et figures de l’enfance, et s’intéresse en particulier aux processus de sélection de la mémoire, mettant ainsi en garde ses contemporains contre une tendance trop humaine à l’oubli qui nous condamne à reproduire les mêmes erreurs. Matthieu Lelièvre