Rurart présente pour son exposition de printemps un projet personnel de Chloé Dugit-Gros en coproduction avec le Centre d’art contemporain d’intérêt national La Chapelle Jeanne d’Arc de Thouars

La pédagogie Tête-Corps-Cœur mobilise les aptitudes intellectuelles, émotionnelles et corporelles des jeunes dans leur éducation aux enjeux sociétaux et environnementaux. Déjà éprouvée dans certaines universités et écoles privées en Europe, elle reste encore relativement confidentielle en France, où elle se développe autour des défis écologiques de la Grande Transition.

L’artiste Chloé Dudit-Gros reprend ces trois mots liés pour le titre de son exposition à Rurart, un centre d’art situé au sein d’un campus agricole, entretenant un lien privilégié avec les jeunes générations.

À l’adolescence, la tête, le corps et le cœur sont pleinement mobilisés. Entre l’envie de partir pour vivre d’autres expériences et celle de rester pour perpétuer et réinventer une histoire familiale, les pensées s’entrechoquent dans un bain d’humeurs instables.

À l’entrée de l’exposition, un rideau monumental, véritable paysage mental, marque le passage vers l’univers pluridisciplinaire de Chloé Dugit-Gros, où se déploient divers objets et matériaux évoquant l’adolescence et son langage singulier.

Les mots ne sont pas gravés dans le marbre, mais moulés dans le plâtre. Les bancs deviennent des espaces-temps où l’on projette, questionne et fantasme. Quant aux dessins muraux, semblables à des tags inaliénables, ils sont constitués de barres de métal recyclées, libérées de leurs fonctions premières.

Dans son dispositif scénographique, Chloé Dugit-Gros réinvestit la figure de l’Abribus où elle donnera la parole à différents écrivains-performeurs et écrivaines-performeuses sur des temps publics dédiés. Aussi appelé aubette, ce type d’infrastructures offre un lieu protégé propice à l’attente et aux instants transitoires. Les jeunes s’y retrouvent en proie à la réflexion, à la discussion, à la contemplation ou à l’imagination, avant que le bus ne les emporte pour poursuivre leur chemin.

À travers ses installations composites, l’artiste nous plonge dans une forme de spleen, une perception de l’empreinte humaine dans son environnement, un temps d’arrêt pour observer notre monde en mutation constante et bouleversante.